La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a examiné, ce lundi 17 novembre 2025, un dossier d’escroquerie en ligne impliquant un homme qui se serait fait passer pour une femme, afin de tromper sa victime.
Les deux protagonistes, le prévenu et la victime, un enseignant résidant à Allada, étaient présents à l’audience.
À la barre, l’enseignant raconte avoir rencontré sur les réseaux sociaux, une femme avec qui il échangeait régulièrement sur WhatsApp. Après plusieurs semaines de discussions, cette dernière, en réalité le prévenu, s’est dit éplorée et lui a demandé d’acheter un pagne. Après accord sur le prix, l’enseignant a transféré l’argent.
Plus tard, la victime propose une rencontre. Un rendez-vous est fixé, mais la prétendue femme affirme que son téléphone est déchargé et qu’elle enverrait son “jeune frère” pour l’accompagner jusqu’à son domicile. L’enseignant et le faux jeune frère restent en contact toute la journée avant de se retrouver dans un quartier d’Ayou, à Allada.
Sur place, l’enseignant est conduit dans une maison isolée. Après lui avoir servi de l’eau, ses interlocuteurs lui demandent de rencontrer “l’oncle” de la femme, qui n’était autre que le prévenu déguisé derrière le faux profil.
Les échanges tournent court : le groupe le met à genoux sous la menace et lui extorque 39 450 francs CFA.
Alertées par ses cris, des habitants du quartier, armés de bâtons et de coupe-coupe, interviennent. Le prévenu et ses complices prennent alors la fuite. Les habitants, croyant que l’enseignant faisait partie des malfaiteurs, le rouent de coups et l’attachent. Ce n’est qu’après ses explications qu’un vieil homme accepte de l’écouter.
Les recherches menées dans le quartier permettront, finalement, de retrouver le prévenu, qui sera ramené sur les lieux.
Lors de la fouille effectuée par la population, un plastique contenant des billets est découvert. Une fois au commissariat, il s’avère qu’il s’agit de faux billets. Le mis en cause reconnaît les faits et explique sa fuite face à la foule armée.
Le substitut du procureur a requis une peine de cinq ans d’emprisonnement, dont trois ans fermes.
Le verdict est attendu pour le 9 février 2026.











