Le président du parti Les Démocrates (LD), Boni Yayi, est sorti de son silence, après sa rencontre du vendredi 24 octobre 2025, avec le chef de l’État, Patrice Talon. Dans une vidéo d’un peu plus de cinq minutes diffusé par le parti le 29 octobre 2025, l’ancien président dénonce ce qu’il qualifie de « politique d’exclusion » et accuse le pouvoir en place de vouloir détruire la démocratie béninoise.
Boni Yayi affirme que l’actuel régime a mis en place, depuis 2016, une stratégie d’exclusion systématique de l’opposition, contraire selon lui, aux lois de la République.
« Depuis 2016, le régime du parti au pouvoir a mis en œuvre une politique d’exclusion contraire aux lois qu’il a lui-même votées et promulguées », déclare-t-il.
Revenant sur la disqualification du duo Renaud Agbodjo – Jude Lodjou, qui devait représenter son parti à la présidentielle de 2026, l’ancien président estime que cette nouvelle exclusion vient « à contre-courant de l’édifice démocratique issu de la Conférence nationale ».
« De notre entretien du 24 octobre, je retiens que Patrice Talon renonce, progressivement, à faire du Bénin un État de droit. Selon lui, tout le monde doit être à la mouvance. Plus de démocratie, plus d’opposition. Il s’agit d’une violation fondamentale de notre Constitution », a-t-il poursuivi.
Le leader du parti Les Démocrates affirme, par ailleurs, qu’un « vaste plan de déstabilisation » serait en cours, visant à affaiblir son parti par des manœuvres de débauchage, d’intimidation et de menaces à l’endroit de ses cadres et députés.
« Ce plan vise la disparition du parti Les Démocrates et la destruction de notre édifice démocratique », déclare-t-il encore, appelant à privilégier « le dialogue politique dans la résolution de cette crise politique, démocratique et électorale ».
Contacté par BIP Radio, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, dénonce une attitude irresponsable de l’ancien président.
« C’est consternant. Il refuse d’assumer ses responsabilités dans la crise qui ébranle son parti, malgré les reproches formulés par de nombreux cadres éminents sur sa gestion. Mais sans surprise, c’est la politique de l’autruche dans toute sa splendeur », a-t-il déclaré.
