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Dans une interview accordée à Bip radio, l’un des avocats de personnes arrêtées dans le cadre des violences électorales, maître Victorien FADE, réagit à la libération de ses clients.
Ces derniers font partie des 464 détenus, ayant bénéficié de la grâce présidentielle, intervenue le 02 août 2024. Voici l’intégralité de cette interview accordée à Bip radio.
Bip radio : Qui sont les bénéficiaires de la grâce présidentielle ?
Me FADE : Certains se revendiquent militants du parti Les Démocrates. D’autres, par contre, ont été arrêtés pour d’autres raisons. Donc ils ne se sont pas tellement affichés comme militants du parti Les Démocrates, même s’ils se revendiquent plus ou moins de ce parti. C’est des militants de l’opposition, eux tous.
Bip radio : Comment réagissez-vous à ce décret de grâce présidentielle ?
Me FADE : Ma joie est un peu mitigée. Lorsque le président de la République disait qu’il reverra la situation de ces jeunes, je m’attendais à ce que l’on trouve au moins un mécanisme pour les faire libérer plus tôt. Ceux qui ont été arrêtés dans le cadre des élections, ils ont été condamnés à 38 mois. Les derniers à être libérés, devraient sortir de prison autour du 15 août prochain.
BIP Radio : La décrispation est en marche ?
Me FADE :Deux ou trois personnes figurent sur la liste, mais qui sont déjà sorties. Donc la mesure ne leur profite en rien. Mais, pour ce qui concerne ceux qui ont été condamnés à des peines plus lourdes, pour prétendument « atteintes et complicités d’atteintes à l’intégrité du territoire national », c’est une grande joie. Ils pourront rejoindre leur famille, reprendre leurs activités. Les détenus qui étaient étudiants pourront reprendre leurs études. C’est vraiment une joie pour moi, en ce qui les concerne. J’aurais souhaité que ces détenus soient amnistiés, parce que la grâce présidentielle entache leurs casiers judiciaires. Donc ils seront exclus de certains postes, dans la fonction publique. Ils ne peuvent pas être candidats à des élections. C’est un handicap, c’est vraiment dommage.
Bip radio : Vous pensez à Reckya Madougou et Joël Aïvo
Me FADE : Ce serait intéressant que d’autres également soient libérés dans les mêmes circonstances. A défaut de bénéficier d’une amnistie, au moins ils pourront rejoindre leurs familles. Cela me réjouirait si Joël Aivo et Reckya Madougou étaient libérés, quelle qu’en soit la mesure … Après une grâce présidentielle, des négociations peuvent aboutir à une amnistie. J’aurais souhaité qu’ils sortent d’abord, qu’ils recouvrent leur liberté, qu’ils rejoignent leurs familles. Ils ont encore des enfants mineurs, ce sera intéressant.
BIP Radio : Vous restez mobilisé, engagé ?
Me FADE : Je suis toujours optimiste. J’espère toujours une solution. Tout est entre les mains du Chef de l’État.
Bip radio : Avez-vous déjà rencontré vos clients graciés ?
Me FADE : Non, pas encore, je ne les ai pas encore rencontrés. Nous nous verrons certainement en début de semaine prochaine. Je les laisse aller se soigner d’abord, rencontrer leurs familles biologiques et après, ce sera la famille politique.
Écrit par: BIP radio
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